Exposition sonore et scénographique

Du jeudi 4 au dimanche 14 janvier 2024, à la galerie C à Neuchâtel aura lieu une exposition un peu particulière. Elle mêlera  musique, scénographie et de la technologie de captation de mouvement.  Le public sera emmené dans une expérimentation libre, sans règle préétablie, un moment unique non reproductible.  Quatre sessions de médiation culturelle seront proposées au public, sous forme de visites guidées. 

Érèmes est une installation musicale électronique sans intervenant·e. La musique est spatialisée, donc répartie sur un certain nombre de haut-parleurs, et en mouvement continuel. 

Comment ça fonctionne?

Dans le lieu dédié à l’installation, le dispositif permet de capter la présence et les déplacements des visiteuses et visiteurs anonymes. Le nombre de personnes présentes et leur comportement dans l’espace sont analysés en direct et influencent non seulement le déclenchement ou l’arrêt de fragments sonores, mais aussi le mouvement des sons et des paramètres plus spécifiques, comme la richesse du spectre ou encore la granulation. 

Toutes ces interventions génèrent des modifications en temps réel et participent au même résultat : plus il y a de monde, moins la  musique est audible. La densité du public l’amène à conscientiser ses déplacements pour stabiliser l’environnement musical. 

Derrière cette démarche artistiquement et techniquement innovante se cache une réflexion questionnant l’impact de l’humain sur la biodiversité. Des notions très simples de géographie humaine comme la densité ou encore la mobilité des populations sont mises en musique. L’idée d’urbanisation et de son impact direct  sur l’environnement sont évoqués par la possibilité donnée aux visiteuses et visiteurs de se regrouper afin de  limiter l’érosion de la musique. D’un autre côté,  la présence du public dans certains espaces protégés a une influence particulière sur la richesse du timbre.

Une expo participative

L’installation d’Érèmes est profondément participative : c’est le public qui définit la direction prise par la musique, à travers son comportement dans l’espace.

Si le rapport à l’écologie est ici naturellement explicité, il n’est en aucun cas présenté sous une forme contraignante. 

Initiée par Yuji Noguchi, directeur de l’ensemble Castel Camerata, puis imaginée par le compositeur Johan Treichel et le plasticien-scénographe Lucas Schlaepfer, cette exposition électro-acoustique apporte de la musique dans un lieu inattendu. Le dispositif de captation de mouvement a été développé par Emmanuel Girardin lors d’une résidence offerte par la ville de Neuchâtel. Quant aux visites guidées, elles seront animées par Alice Grandjean.

L’érème désigne les espaces non anthropisés, en opposition à l’écoumène, qui désigne la terre occupée par l’humain.